Est-ce que les familles séparées sont « démocratiques » ?

Du 14 au 16 octobre 2020, le Réseau européen des études Sociologiques et Démographiques sur le divorce a organisé sa 18e rencontre annuelle. Ces conférences ont pour but de discuter autour des causes et des conséquences du divorce. 

Les différentes sessions ont abordé diverses thématiques en lien avec le divorce, telles que : le bien-être financier, les changements temporels, les trajectoires de vie, la santé, le bien-être des enfants, les dynamiques des familles recomposées et enfin, la mobilité des membres de la famille à l’issue d’une séparation. C’est dans cette dernière session que nous avons présenté une partie de nos résultats de recherche autour des cadres culturels et normatifs qui influencent les expériences de vie des enfants qui vivent en hébergement alterné en Italie et en Belgique.

Nous avions déjà eu l’occasion de présenter certaines de nos réflexions analytiques à ce sujet en 2019, sous des angles différents (« Looking Back on Two Conferences We Participated in »). Lors de la 14e conférence de l’ESA à Manchester, la présentation de ces résultats préliminaires nous a permis d’avoir des retours de chercheurs spécialisés sur les questions des familles transnationales et de la multilocalité. En complément de ceux-ci, nous avons eu des retours davantage sur les pratiques quotidiennes des enfants en lien avec des questions de genre ainsi que leurs ancrages dans divers espaces, lors de la conférence “Changing Families, Changing Institutions?” tenue à l’Université de Turin. Ces échanges très intéressants nous ont donné l’opportunité d’affiner nos résultats de recherche et de présenter en octobre 2020 des conclusions plus abouties au sujet de la comparaison des expériences de vie des enfants dans des contextes culturels et normatifs distincts en Belgique et en Italie ainsi que sur l’influence de celles-ci sur leur mode d’habiter multilocal.

Nous avons partagé la session « Migration and mobility upon divorce » avec des démographes. Roselinde van der Wiel, des Pays-Bas nous a présenté sa recherche sur les parents en situation monoparentale et leur position sur le marché du travail. Nos collègues démographes de l’UCLouvain, Zuzana Zilincikova et Christine Schnor nous ont présenté leur recherche sur le divorce des personnes âgées en Belgique.

De notre côté, dans notre présentation “Analysing the experience of shared custody arrangements in Belgium and Italy through the lens of the ‘democratic family’”, nous avons mis en avant la manière dont les enfants s’impliquent concrètement dans la coordination quotidienne de l’hébergement alterné égalitaire, comment cela se manifeste différemment dans les deux contextes nationaux et comment cela fait référence (ou pas) au concept de la « famille démocratique » développé par de Singly (2012). Pour ce faire, nous nous sommes concentrées sur trois dimensions du concept: les rôles familiaux, les prises de décisions et l’équité. Les résultats de cette présentation feront, en outre, l’objet d’une publication à venir.

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Nobels-Murru

Sarah Murru: I have a PhD in social and political sciences (ULB) and I am particularly interested in the study of various forms of resistance. My doctoral dissertation was focused on Single Moms’ resistance in Vietnam, which also triggered my interest in the various forms of family organizations. Within the MobileKids research project, my work focuses on the everyday forms of resistance mobilized by children of separated parents and living in shared physical custody. In other words, , I seek to understand how children are actors inside this reality and if they develop strategies, tactics or other creative responses towards situations/decisions that trouble or disturb them. My field of study is in Turin, Italy.
Bérengère Nobels: I studied Sociology at the Université libre de Bruxelles, and in my Masters dissertation I studied school strategies and scholar practices within a gentrified locality of Brussels, mixing urban sociology and the sociology of education. One of my key research interest lies in the spatial embeddedness of social and family practices. This is why my research within the MobileKids project focuses on the ways in which children from separated parents build a sense of ‘home’ in a multi-local context.